27.7.10

Kakadu


Samedi matin, j’étais debout à 5 h 30, afin d’être prête pour mon excursion de trois jours au parc national de Kakadu situé à environ 150 km de Darwin. Nous étions neuf participants âgés de 18 à 38 ans: 3 Coréens, 1 Argentin devenu Brésilien, 2 Espagnols,1 Japonais, 1 Américain et moi-même, en plus de notre guide 100% Australien en plus d’être très volubile.

Notre premier arrêt fut pour visiter un billabong près de Mary River. À bord d’un bateau pour une trentaine de passagers, nous avons pu observer des centaines d’oiseaux de toutes sortes, y compris un qui tentait, tant bien que mal, d’avaler un poisson un peu trop gros pour lui. On a aussi croisé deux crocodiles. Il semblerait que si le ciel avait été moins couvert, il y en aurait eu plus, car ils vont au soleil pour augmenter leur température corporelle afin de pouvoir digérer. S’ils sont trop froids, ça ne marche pas, et leur repas pourrit. C’était aussi des crocodiles de type salin « salties » qui peuvent vivre dans l’eau salée ou pas, alors que le crocodile de type « fresh water » doit se contenter de l’eau non salée.
J’ai aussi bien aimé tous les nénuphars roses qui peuplaient le billabong. Il y a d’autres visites guidées offertes dans les entourages de Darwin où le bateau est plus gros et ils font sauter les crocodiles, mais à partir de notre bateau, ceci aurait été plutôt une mauvaise idée. On s’est donc contentés de les observer de loin.

Ensuite, on s’est dirigés à Ubirr où après le dîner on est allé découvrir, sur les parois rocheuses, maintes images laissées par les indigènes à travers les millénaires. Selon leurs croyances, ce sont les esprits Mimi qui ont appris aux Bininj à dessiner. Les dessins ont résisté aux intempéries, car la peinture était à base d’ocre et a pénétré profondément la roche. On retrouve illustré ce que les gens mangeaient : poissons, oiseaux, tortues, yam (un genre de patate), ou d’autres choses qui les ont marqués comme un homme hollandais ou les personnages de leurs croyances.
Après avoir contemplé tous ces chefs-d'œuvre, on a grimpé un haut rocher pour y découvrir une vue prenante de la plaine (flood plain) qui devient inondée pendant l’été (le wet season). C’était fascinant de voir ces gros cailloux tout juste à côté de cette plaine si verte et si plate.

On a par la suite fait un saut au centre d’information où j’ai fouiné dans la boutique de souvenirs. (Maman, tu aurais dû voir tous les beaux paniers!) et j’ai fait le tour de leur exposition présentant le parc ainsi que la faune et la flore qui s’y retrouvent. Kakadu fait plus de 20 000 pieds carrés et figure parmi la liste de patrimoine mondial de l’Unesco. Le parc est géré par ses propriétaires aborigènes et par le gouvernement australien.

Après cet arrêt, on s’est dirigés à Garnamarr pour camper. On est arrivé tout juste pour voir le soleil illuminer les façades rocheuses à proximité et la lune se pointer. Notre emplacement était quand même luxueux avec de l’eau courante et des douches chaudes réchauffées par les panneaux solaires sur le toit. Pour souper, notre guide a fait cuire des saucisses au buffalo et des morceaux de kangourou. Les saucisses étaient plus savoureuses, mais le kangourou passait bien avec un peu de sauce. Il ne faut pas cuire trop longtemps, sinon ça devient caoutchouteux. Mais bon, la bière aussi complémentait bien le tout. On aussi fait un tour de table, euh de feu de camp, afin de mieux connaître nos nouveaux compagnons. Et on a aussi tenté de jouer du Didjeridoos (Didj pour les initiés). J’étais capable de faire un son, mais mon souffle ne voulait pas durer. Notre meilleur joueur était Haki le Japonais.

Le site web e la compagnie offrant le tour indiquait qu’on dormirait dans des swags, un genre de matelas avec fermeture éclair pour insérer un sac de couchage. Finalement, on avait aussi des tentes. On a donc installé les swags dans les tentes, mais on n’a pas mis la doublure de la tente. En ayant seulement la base avec le moustiquaire, le vent pouvait passer et on pouvait regarder la lune au-dessus de nos têtes en s’endormant. Mais finalement, c’était trop clair pour moi, j’ai donc pris mon masque pour les yeux et j’ai très bien dormi.

Encore une fois, réveil avant le soleil! Ce coup-ci pas question de dormir en chemin comme je l’avais fait la veille. Nous étions sur un chemin exclusif au 4X4..beding bedang, ça brassait pas mal. Premier arrêt fut Twin Falls. On a commencé par la base des chutes qu’on a pu atteindre grâce à un petit tour de bateau et un peu de randonnée rocheuse. Nous étions les premiers sur place et c’était super paisible. Mais pas question de sauter dans l’eau, bien que surveillés par les gardiens forestiers, on ne sait jamais si les crocodiles sont bien loin. Après avoir profité de la vue et pris une photo de groupe, on s’est dirigé vers le haut des chutes.
La montée était assez essoufflante par bout, mais bon, on s’arrêtait pour prendre des gorgées d’eau, des photos et admirer le paysage rocheux. Une fois en haut des chutes, on est remontés un peu pour enfiler nos maillots et batifoler dans les trous d’eau.

On est ensuite redescendus pour dîner (au menu, salade aux restants de kangourou et wraps) avant de reprendre la route raboteuse pour aller à Jim Jim Falls. Encore une fois, notre randonnée comportait beaucoup de roches de toutes les grandeurs. J’étais très reconnaissante d’avoir amené mes nouvelles chaussures de randonnée qui tiennent plutôt bien sur ce type de parcours accidenté. Ce coup-ci, on est resté à la base des chutes pour la baignade, plusieurs groupes d’y trouvaient, et même des petits poissons. Pendant qu’une partie du groupe est allée jouer sous les chutes plutôt froides, je me suis allongée pour regarder les rochers qui nous surplombaient en plus de piquer un petit somme. On est ensuite redescendus pour retourner au campement.
Ce soir-là après le repas, la moitié du groupe a disparu, on a figuré qu’ils étaient allés se coucher (avant 21h!). Qu’importe, Luke, notre guide, a décidé de préparer un pain typique de l’outback. Mélangeant farine avec une levure déjà ajoutée et de l’eau, il a préparé sa pâte qu’il a mise dans un chaudron qu’il avait fait préchauffer. Au lieu de remettre le chaudron sur le feu, il a plutôt versé des braises à l’extérieur du feu sur lequel il a mis le chaudron et il a ensuite mis d’autres braises sur le couvercle. Le processus de cuisson est d’environ 1h je crois. Et après, ça donne un pain tout chaud qui fait fondre le beurre que tu mets dessus, miam! Ensuite dodo sous la pleine lune et le ciel de l’hémisphère sud avec sa constellation de la croix du Sud.
Nous avons commencé notre dernière journée avec une heure dans un camp culturel où on nous a dressé une ébauche des traditions des indigènes de Kakadu. Une dame métissée nous a présenté trois types d’une plante de type palmier nommée pendana. L’une des sortes est utilisée pour faire des paniers. Les femmes qui les fabriquent prennent les tiges du centre qu’elles sectionnent ensuite pour faire des morceaux assez petits pour les paniers. Elle nous a aussi montré des fruits et racines qui servent à teindre les paniers. Elle nous a ensuite expliqué les étapes pour faire cuire le crocodile et l’importance d’y ajouter des herbes pour y ajouter du goût, sinon ce n’est pas super apparemment. Son conjoint nous a ensuite invité à s’essayer avec les lances avec un petit outil que tu mets au bout pour te donner plus de force. J’ai tenté à deux reprises sans grand succès! Ensuite, une 3e personne d’origine aborigène nous a fait pratiquer nos talents au Didj. Il y en avait plusieurs sortes : le traditionnel troué par les termites, en bambou et en tuyau pvc. J’ai eu plus de succès avec la version PVC et des bambines un peu endolories.
Ensuite, on a repris la route pour Maguk, une autre chute, ce coup-ci sur Barramundie Creek où je me suis fait masser par le courant. Ce coup-ci, un peu moins de roches à grimper, et une forêt plus tropicale pour s’y rendre.

Puis, il était le temps de rentrer à Darwin. Avant d’aller trop loin, on s’est arrêtés pour regarder les chefs-d'œuvre des termites qui peuplent la région. Ils sont en multitude le long de la route, rappelant à la fois des menhirs ou des pierres tombales ou des petits villages. Leurs structures sont ignifuges et hydrofuges et tiennent pendant des décennies. Elles sont surtout attaquées par les fourmis qui viennent envahir leurs domaines.
On a pris un autre chemin exclusif aux 4x4 pour quitter le parc, soit le Old Jim Jim road. On y a croisé plusieurs feux, car, pour prévenir les feux de forêts, ils brûlent annuellement la terre afin de se débarrasser de la broussaille. Les arbres sont affectés, mais continuent de survivre, et ainsi, si un feu se déclare, il y a moins de trucs secs pour l’encourager à se propager.
À mon retour j’avais les jambes un peu en compote et je prévoyais m’inscrire pour une journée à Litchfield, un autre parc du coin. Finalement, je passe mon tour, et je vais peut-être regretter, mais bon je préfère garder un peu plus longtemps mes souvenirs de Kakadu avant de me lancer dans d’autres paysages. Alors, il me reste une autre journée à Darwin et après j’irai à Cairns où d’autres aventures m’attendent!

3 commentaires:

  1. En passant, c'est pas un nénuphar, ta fleur rose, c'est un lotus!

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  2. Anonyme1:50 p.m.

    Merci pour les belles photos surtout les fleurs et les paniers. J'y ai vu mon nom. Maman

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  3. il faut le dire au guide dans ce cas! :D

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